Le carreau traditionnel (dit du "Puy en Velay")
Le petit métier sur lequel on exécute la dentelle aux fuseaux est appelé aussi «coussin». Le carreau «velave»
est fait d'une petite caisse en bois de pin le plus souvent évidé sur deux faces,
dessus et derrière. Cette caisse est garnie de chaque côté et sur le devant de paillons de seigle serrés dans de la toile de jute.
L'ensemble est recouvert de velours ou de drap et prend ainsi la forme d'un pupitre.
C'est sur le plan incliné appelé aussi «tablier» que travaillent les fuseaux. Les carreaux étaient souvent ornés de rubans,
de décors multicolores et de médailles de saint François Régis ou de la Vierge Marie.
Au début du XXème siècle les carreaux seront recouverts de toile cirée. La partie supérieure contient le tambour «la roda» sur lequel est fixé le carton piqué et dessiné. L'ensemble de petite taille, était transportable et ne quittait jamais la dentellière au cours de ses déplacements.
Le carreau rond ou tournant
Ce carreau en provenance d'Angleterre est utilisé pour la réalisation de la dentelle dit «Buck».
De forme ronde, son centre est légèrement bombé. Il est aussi appelé «Mushroom» (champignon en anglais).
Posé sur une table, il est utilisé pour la confection de napperons, de pochettes et pour les motifs à angles.
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Le carreau professionnel
Ce carreau, dit «professionnel» est originaire de Belgique et se présente sous deux formes :
- un carré de 50 à 70 cm de côté, composé de 9 ou 16 carrés amovibles permettant la fabrication de grandes pièces ou de dentelle linéaire par déplacement des carrés
- un carré ou un hexagone de 50 à 70 cm de coté, d'une seule pièce et mis à plat sur la surface de travail.
Ce type de carreau hexagonal vous est proposé à l'achat dans la page [Ma boutique].
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Le carton
Le modéle est tracé sur un carton de couleur (roux ou beige).
Le dessin, au crayon ou encré, est percé de trous dans lesquels sont plantées les épingles au fur et à mesure de l'exécution du travail de la dentelle.
Le travail du dessinateur est rendu réalisable sur le carreau par le metteur en carte.
C'est lui qui transpose le dessin sur un calque afin de déterminer le passage des fuseaux, leur nombre et l'emplacement des épingles.
Le piqueur perce alors le carton. Aujourd'hui cette tâche est accomplie par la même personne:
le metteur en carte.
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L'épingle
L'épingle, «espina» ou «espiouna» est indispensable à la confection de la dentelle.
C'est elle qui fixe le point sur le carton.
Elle était à l'origine en cuivre puis en laiton avec la tête en verre de couleur. Elle est aujourd'hui en acier.
Dans un travail courant, une cinquantaine d'épingles sont requises. Pour un travail plus important 200 à 300 épingles sont utilisées.
Au XVIII° siècle, il y avait au Puy en Velay une industrie importante de fabricants d'épingles.
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Les fuseaux
De formes et de tailles diverses en fonction de leurs régions d'origines, ils sont fabriqués en bois d'essences différentes: buis, palissandre, ébène, bois de rose, guatambu, etc..
Ils se composent de trois parties :
- la tête, munie d'une gorge sur laquelle on noue le nœud de tête.
- La bobine autour de laquelle s'enroule le fil.
- Le corps ou «manche» seule partie du fuseau manipulée par les doigts de la dentellière afin ne pas salir le fil.